• À la recherche du million manquant

    Un million d'euros d'impayés, c'est un vrai problème. Reste que la responsabilité première d'une trésorerie exsangue incombe à ceux qui ont dirigé le Syndicat jusqu'en mai 2014.

    La presse a largement fait écho à l'information selon laquelle la gestion du Syndicat Mixte Val-de-Loir serait fragilisée par l'ampleur des impayés 2014 : près d'un million d'euros à ce jour, soit un peu plus du quart du produit attendu de la redevance. A ses interlocuteurs, le président du SMVL fait valoir qu'il en résulte un grave découvert de trésorerie nécessitant un recours permanent à des lignes de crédit bancaire. Outre ses répercussions sur les coûts de gestion du service, cette situation menacerait la capacité de l'établissement public à faire face à d'importantes échéances financières de fin d'année. Elle pourrait même mettre en cause son engagement à rétablir le porte-à-porte le plus large au 3e trimestre 2016. Voilà qui suggère deux séries d'observations. 

     

    En premier lieu, il convient de souligner que l'ampleur de ces impayés constitue l'un des symptômes du profond mécontentement et de l'incompréhension persistante de la population à l'égard d'une réforme conçue et mise en œuvre dans une démarche bureaucratique jusqu'à la caricature. Il n'y aura de retour à une situation saine sans le rétablissement d'un service conforme, en qualité et en coût, aux attentes des usagers. sans la refondation d'un contrat de confiance entre l'établissement public et la population. 

     

    La moitié de ces impayés relève de dispositions légales liées aux contestations en justice. Les désistements de ces contestations en contrepartie des engagements pris par le Syndicat conduiront au fil des prochains mois à réduire le découvert. Reste que l'on constate sans surprise que les tergiversations du Syndicat à exprimer clairement et résolument ses nouvelles orientations suscitent des réticences au désistement. A chacun d'assumer ses responsabilités à cet égard. L'autre moitié des impayés est le fait d'usagers qui mènent une sorte de grève des paiements. On pourra toujours les contraindre à s'exécuter sous la pression des huissiers : sans réponse de fond à leur légitime mécontentement, cela n'aboutira qu'à déplacer « le trou » d'une année sur l'autre. 

     

    En second lieu, s'il est certain que les impayés entretiennent un lourd et problématique découvert de trésorerie, ils n'en sont pas à l'origine. La fragilité de la gestion du Syndicat tient à une grave et lourde faute commise par ceux qui ont eu en charge les destinées du SMVL jusqu'en mai 2014. Pour dissimuler l'ampleur des engagements financiers pris dans le cadre de leur réforme, ils ont minoré les emprunts d'investissements et couvert une grande part de ces dépenses en mettant à sec une trésorerie jusqu'alors fort pourvue. Les difficultés actuelles se sont manifestées dès le premier semestre 2014. 

     

    Le rétablissement de la confiance n'ira pas sans clarté et transparence. On ne peut, d'un côté, fustiger et sanctionner « l'incivisme » d'usagers aux comprtements contestables, fussent-ils le fruit vénéneux d'une réforme aberrante, et, de l'autre, entretenir le plus épais silence sur une gestion irresponsable dont les usagers sont les premières victimes. 

     

    Collectif Val-de-Loir, le 15 juillet 2015


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