• Une gabegie à peine écornée

    Plastic Omnium – Syndicat mixte  

    Né du dysfonctionnement des fameux conteneurs à accès contrôlé, le différend entre Plastic Omnium et le Syndicat mixte vient de connaître son dénouement. Le groupe privé indemnise l'établissement public à hauteur de 130 000 € en échange de l'abandon total et définitif de toute nouvelle réclamation ou action en justice. Une conclusion qui n'efface pas le gaspillage de l'argent des usagers initié en 2013.  

    Le Président du Syndicat, Jean-Louis Yvernault, est parvenu à arracher 130 000 euros à Plastic-Omnium, le puissant mastodonte de l'équipement urbain. Le Comité syndical a approuvé, mardi 12 mai, le compromis transactionnel. Le plus étonnant dans ce vote est que les 4 abstentions qui se sont manifestées émanent d'élus impliqués dans les décisions prises en 2013, à l'origine d'un scandaleux gaspillage qui se répercute sur le montant des factures. 

    Dès leur mise en service en janvier 2014, les conteneurs à OMR (ordures ménagères résiduelles) ont montré des défauts majeurs de fonctionnement. Le premier fut un manque de tenue en charge des batteries alimentant leur système électronique. Dans le cadre de la garantie, il fallut plusieurs mois à P-O pour régler le problème sur l'ensemble du parc installé. Le deuxième tenait au système d'accès contrôlé qui ne contrôlait rien du tout. Le Collectif en fit la démonstration devant la presse hilare : de nombreuses cartes en tout genre, dont les cartes d'accès aux déchetteries, permettaient l'ouverture du tambour. Le troisième, insurmontable, relève de la conception même du conteneur : un taux de remplissage insuffisant qui contraint à multiplier les vidages, donc les tournées de collecte, et à gonfler ainsi les coûts d'exploitation du système. 

    Parmi les 4 abstentionnistes du 12 mai on compte Jean-François Cointre, premier vice-président de l'établissement public. « P-O s'est servi de nous comme laboratoire pour améliorer son produit qu'il continue de vendre. Il pourrait nous en remercier» a-t-il doctement expliqué, oublieux des actes du premier vice-président qu'il était déjà dans le précédent mandat. En mars 2014, face à une délégation du Collectif, les membres du Bureau du Syndicat s'étaient vantés d'avoir fait œuvre de « pionniers ». Pionniers ou cobayes volontaires ? Premier acquéreur de ce matériel alors nouveau, le Syndicat venait de s'en offrir, sur catalogue et sans exiger le moindre test en situation réelle, 200 exemplaires pour la coquette somme de 780 000 euros, payés cash.   

    Nos édiles étaient si contents d'eux-mêmes que, suite aux premiers incidents, à titre d'indemnité, ils demandèrent à P-O la fourniture gracieuse de… 50 exemplaires supplémentaires ! Par bonheur, Plastic Omnium refusa net. 

    Envisagé à l'automne dernier, l'engagement de poursuites contre le fournisseur est vite apparu comme une piste vaine tant le cahier des charges avait été « mal bordé », dixit M. Yvernault. Il ne comporte, en effet, aucun engagement contractuel relatif au niveau de remplissage. Dans une partie décidément trop inégale, il ne restait plus qu'une carte au Syndicat : promettre une mauvaise publicité au leader mondial de la branche. P-O a préféré l'éviter et s'est donc fendu d'un chèque représentant 17 % de la facture initiale. Il n’effacera pas la gabegie de 2013. 

    Si les abstentionnistes du 12 mai avaient un peu de dignité, c'est la démission de leurs fonctions qu'ils auraient présentée. 

    Collectif Val-de-Loir, le 19 mai 2015


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