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    L’écho des poubelles

     

    L’irrésistible humour de Jean-François Cointre

     

    Voilà deux années consécutives que les bilans annuels du SMVL, validés par des votes unanimes du comité syndical, constatent le rejet massif par les usagers de la collecte aux points d’apport dit volontaire ainsi que les dysfonctionnements récurrents des colonnes infernales. Dysfonctionnements si patents que Plastic-Omnium, leur fabricant, a fini par rembourser 135 000 € (près de 15 % du montant du marché) au Syndicat mixte.

     

    Pour autant le 1er vice-président de l’établissement public et principal inspirateur de la réforme de 2014 n’en démord pas. Dissimulant à peine son hostilité à ce qu’il appelle « la réforme de la réforme », il déclarait voici quelques jours à Radio-Prévert : « Dans les petites collectivités, quand c’était suivi par les élus ou l’employé communal, les colonnes marchaient bien... » Cet homme est un humoriste qui s’ignore. Que penserait-on de ce voisin qui balancerait : « Grâce au garagiste qui y met la main tous les jours, ma voiture fonctionne impec... » ?

     

    Que des habitants trouvent leur compte dans ce système de collecte, nul ne l’a jamais nié et cela n’a rien de choquant. Le fait n’invalide en rien les défauts majeurs de ces colonnes et leurs conséquences :

     

    - Elles ont coûté fort cher, près de 3 000 €/pièce et leur coût de fonctionnement est si élevé ( frais de maintenance préventive + frais de maintenance curative + abonnement de télétransmission + frais de collecte) qu’au total la facture réelle de cette collecte ne diffère guère de celle au porte-à-porte.

     

    - Elles ne sont pas conformes aux prescriptions réglementaires relatives à l’accès aux équipements publics des personnes atteintes de handicap.

     

    - Leur conception ne permet pas le remplissage allégué par leur fabricant, contraignant à les vider plus fréquemment que prévu ce qui impacte le coût de la collecte.

     

    - Le système de télétransmission (GPRS) dont elles sont équipées n’est pas adapté à la couverture de notre territoire par les réseaux de téléphonie mobile. Il s’en suit des pannes de batteries et le blocage de la trappe d’accès.

     

    Au terme d’un travail de fourmis, notre Collectif a récemment eu confirmation par un organisme officiel que ce matériel n’a jamais été homologué par un organisme indépendant chargé de certifier sa conformité aux usages pour lesquels il a été vendu. Il a d’ailleurs disparu du catalogue de son fabricant.

     

    En bref, les décideurs du SMVL se sont entichés sans précaution de la première camelote venue. Cette coupable légèreté a permis à Plastic Omnium de faire son beurre sur le dos des habitants de notre territoire.

     

    Au total, nombre de ces derniers se sont trouvés exclus de toute collecte (personnes en situation de handicap, personnes âgées ou de petite taille…). Beaucoup d’autres se sont plus ou moins régulièrement heurtés à des conteneurs récalcitrants. Associé à un système de facturation très discutable, le tout a abouti à une dispersion massive de déchets (environ 2 000 T/an).

     

    Qu’importe à JFC qui tient à nous rassurer : « Moi, le système des colonnes me convenait parfaitement ». Et d’évoquer la commune dont il est maire : « A Château-l’Hermitage, une grande partie de la population s’y était fait. » Sûr, mon pauv’ monsieur, que faute de grives, on mange des merles !

     

    Le sens très particulier de l’humour cointrien n’est pas une franche nouveauté. Début 2014, vantant sa réforme auprès de ses administrés, il soulignait l’économie annuelle de 40 000 € de sacs en plastique. Juste par inattention, il oubliait de préciser que la trésorerie du Syndicat venait d’être mise à sec, un million d’euros en ayant été pompé pour payer les fameuses colonnes.

     

    Quelques semaines plus tard, il se défendait avec beaucoup d’élégance d’ « avoir baissé la culotte devant Veolia » (Le Petit Courrier, 25 avril 2014). En avril dernier, le président du SMVL révélait à un comité syndical médusé que les contrats de collecte avaient été conclus entre 25 et 30 % au-dessus du prix de marché…

     

    Le plus surprenant dans tout cela, ce n’est pas le n’importe quoi des propos tenus par le 1er vice-président du Syndicat mais le fait qu’il puisse être encore le porte-parole de cette institution.

     


    7 commentaires
  • à propos d’un article du petit Courrier

     

     

    L’hebdomadaire a produit la semaine dernière un article fort intéressant sur la gestion des ordures ménagères en sud-Sarthe et environs. Les scores du SMVL sont cependant embellis tandis que les comparatifs appellent quelques précisions.

     

    1 – Une explosion atomique des coûts doublée d’une discrimination sociale. Selon cette enquête, le Syndicat Val-de-Loir serait bon dernier de la classe, et de très loin, quant au coût du service. Rien d’étonnant à cela. Le 1er vice-président de l’établissement public, M.Cointre (il fut le grand inspirateur de la réforme), a cru bon de relativiser la chose en déclarant sur Radio-Prévert : « Le maximum national de la REOM est de 106 €/habitant alors que nous sommes à 80 €/habitant ». Notons d’abord que, sans doute par inattention, cette donnée que nous contestons ne figure pas dans le Bilan officiel de l’année 2015. En second lieu, toutes les comparaisons statistiques ne changeront rien au fait que le coût global du service a augmenté de 30 % de 2013 à 2015 et que la substitution de la redevance à la taxe a fait porter cette augmentation sur les habitants aux revenus modestes. MM. Cointre et consorts affirmaient qu’avec la redevance les usagers payeraient moins. C’est vrai pour les plus aisés d’entre eux. Pour les autres, c’est la matraque.

     

    2Quantité d’ordures : une première place usurpée. La première place du podium a été attribuée aux usagers du Syndicat Mixte Val-de-Loir pour la plus faible production d’ordures ménagères résiduelles (OMR) par habitant. Sauf que cette médaille d’or résulte d’un trompe-l’œil. Le ratio de 113 kg/habitant n’est pas celui des ordures produites mais des ordures collectées par le Syndicat. Les données détaillées du bilan 2015 prouvent que dans les zones d’apport dit volontaire (les colonnes infernales qui concernent 19 500 habitants) environ 2 000 tonnes d’ordures sont, chaque année, dispersées ( dépôts à l’extérieur du territoire ou sur les bords de routes, abandons dans les bois et les champs, enfouissements, brûlages…). Une catastrophe environnementale qui ne peut durer et dont nul ne décompte le coût.

     

    3Deux remarques méthodologiques. Restent deux observations portant sur les comparaisons tarifaires. Il est certain qu’une part des différences relevées tient aux choix de gestion décidés par les élus. Une autre renvoie à des réalités objectives. Par exemple : plus un territoire est étendu et la densité de sa population (nombre d’habitants au km²) faible, plus la collecte par habitant est onéreuse. S’y ajoute la distance aux usines de traitement. Or nombre de bilans ne font pas apparaître ces données. Enfin, les règles comptables auxquelles les collectivités territoriales sont astreintes différent selon qu’elles ont opté pour la taxe (TEOM) ou pour la redevance (REOM). Dans le cadre de cette dernière il y une obligation d’équilibre budgétaire du service des OM. Cette obligation disparaît dans le cadre de la TEOM, seul compte l’équilibre budgétaire global de la collectivité. Les comparaisons sur les seules OM sont donc sujettes à caution puisque l’élément à considérer est alors la globalité de la fiscalité locale ( taxes foncières + taxe d’habitation + taxe OM).

     

     

    Collectif VdL, 20 octobre 2016


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